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Page mise à jour 16/04/12

Internationalisation de l’islamisme

En 2001, l’élection d’une femme, Megawati Sukarnoputri (la fille de Sukarno), à la présidence révulsa les islamistes. Après l’attentat du 11 septembre, les Américains entrèrent dans le jeu, réclamant la neutralisation de la Jemaah Islamiyah qu’ils soupçonnent d’abriter des activistes d’Al Qaïda, notamment Riduan Isamuddin, alias Hanbali (ce dernier a depuis été arrêté… en Thaïlande). Mais Megawati Sukarnoputri n’était pas en mesure d’effectuer les purges qu’ils exigeaient d’elle dans les milieux extrémistes car, en s’aliénant les musulmans, elle compromettrait ses chances d’être réélue en 2004. C’était peine perdue : elle n’a pas été réélue lors de la première élection présidentielle au suffrage universel.

À l’automne 2002 s’est produit un basculement lié aux événements mondiaux. Les islamistes ne se contentent plus de tenir un discours anti-occidental mais, en octobre 2002, ils écument les hôtels de Solo pour intimider les Américains. C’est dans ce contexte que se produit l’attentat contre un night club à Bali. Désormais, le rapport avec les buts poursuivis par Oussama ben Laden est évident. L’objectif choisi était un archétype de ce que les islamistes dénoncent comme la perversion et la corruption occidentales : affluence de touristes débraillés et arrogants, prostitution des jeunes Indonésiennes dans les bars à gogo-girls et les karaokés, consommation d’alcool jusqu’à l’ivresse en public… La population de l’île est très majoritairement hindoue ? Qu’importe : nulle part en Indonésie on ne trouvera un objectif plus emblématique qu’un night-club bondé de touristes.

L’implication des réseaux islamistes internationaux dans cet attentat, qu’il s’agisse ou non d’Al Qaïda, est très probable. Sur les 30 personnes arrêtées, 2 seulement étaient des Indonésiens, 10 étaient des Pakistanais. En Indonésie, le courant anti-américain est tellement développé que nombreux sont ceux qui accusent les États-Unis d’avoir commandité l’attentat. Les pressions de Washington sont si fortes que Megawati Sukarnoputri elle-même prend ostensiblement ses distances. Fin novembre 2002, faisant il est vrai sans doute allusion aux préparatifs de guerre contre l’Irak, elle parlera d’« une superpuissance qui force le reste du monde à l’accompagner »

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