|
Mis à jour le 16/04/2012 Pour imprimer le texte de ce cours, cliquez ici. Le dilemme du Proche-OrientIl est très difficile de parler sereinement du drame du Proche-Orient tant ce sujet suscite de passions. Le manichéisme domine deux discours contradictoires : pour la majorité des Français, même ceux que l’on ne peut taxer d’antisémitisme et encore moins d’arabophilie, les Israéliens sont seuls coupables d’une situation créée par l’occupation des territoires palestiniens et leur refus d’appliquer la résolution 242 du Conseil de sécurité de l’ONU (la seule résolution dont tout le monde ait retenu le numéro !) ; pour d’autres, les organisations palestiniennes recourent au terrorisme et veulent, quoi qu’elles en disent, détruire l’État d’Israël, justifiant par là même la répression israélienne. La plupart, dans les deux camps, cultivent un même angélisme : il suffirait, pour que règne enfin la paix dans la région, qu’Israël reconnaisse la souveraineté d’un gouvernement palestinien sur la totalité de la Judée-Samarie et de la bande de Gaza et que les deux États israélien et palestinien concluent une paix des braves. Est-ce si simple ? Demandez-le donc aux intéressés. Dans les deux camps, nombreux sont ceux qui n’en peuvent plus de la guerre, de la peur, des privations, des deuils, et qui aspirent à la paix sans savoir comment elle pourra survenir. Moins nombreux, mais on ne saurait les ignorer, sont ceux qui oeuvrent à des rapprochements hélas plus symboliques qu’efficaces, cherchant désespérément à faire évoluer les mentalités et à aboutir à une compréhension mutuelle. Nombreux aussi sont ceux qui n’envisagent que des solutions extrêmes : éviction de tous les juifs ou de tous les Arabes selon le cas du territoire de l’ancien mandat britannique. Enfin, il y a le réalisme qui s’impose à ceux qui ont en charge la destinée des deux peuples, réalisme qui leur ordonne de rechercher une solution à la crise sans pour autant ignorer les obstacles, apparemment infranchissables, qui se dressent sur la route. Il n’est de guerre juste que dans les esprits. Dans les deux camps, on défend une cause juste qui plonge ses racines dans une histoire qui remonte au XIXème s. |