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17/04/12
Un islam sous contrôle
Et le régime communiste central, dans tout cela ?
Officiellement, il tolère les religions sous réserve qu’elles respectent la
liberté de croyance de chacun et qu’elles se soumettent à une organisation
qui est leur représentante auprès du parti. Ainsi a été créée en 1953
l’Association islamique de Chine. Celle-ci recense officiellement 20 millions
de musulmans, 35.000 mosquées, 25.000 étudiants en théologie et 45.000
enseignants et administrateurs. Comme pour les autres religions, les musulmans
qui ne reconnaissent pas l’autorité de l’Association sont hors la loi.
Les musulmans « officiels » sont d’obédience
soufie et ne peuvent en outre, vu le contrôle qu’exerce sur eux le parti,
qu’être tolérants et respectueux des droits des femmes. Dans leur ensemble,
les Hui acceptent cette vision de
l’islam. Contrairement aux catholiques pour qui l’adhésion à l’Église
officielle implique le rejet de l’autorité du Saint-Siège, cela ne leur crée
pas trop d’états d’âme puisque, depuis la disparition du califat, il
n’existe pas d’autorité religieuse suprême. Quant au radicalisme
islamique, il n’est pas dans leurs traditions. Il ne peut se développer
qu’en dehors de la structure de l’Association et ne dispose pas d’une base
populaire suffisante.
Par ailleurs, les Hui
bénéficient de la législation particulière régissant les minorités, qui
autorise entre autres les familles à avoir plusieurs enfants. C’est là un
avantage non négligeable dans un pays où la rigueur de la politique démographique
est encore durement ressentie par la population. Cette disposition ne porte
cependant nulle atteinte à l’équilibre ethnique du pays tant la suprématie
des Han est écrasante.
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