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La civilisation latino-américaine
Est-il utile de procéder à un examen de chacun des pays
hispanophones qui bordent le Pacifique ? Non, sans doute : géopolitiquement,
ces pays n’interagissent guère, dans la région du Pacifique, qu’avec les
États-Unis. Seul le Chili joue un rôle sensible par ses revendications sur le
domaine maritime.
En tout état de cause, décrire les points communs qui
rassemblent ces peuples est aisé. Une population composée de métis, de Créoles,
d’Amérindiens et parfois de Noirs. Une langue commune, l’espagnol. Un
catholicisme ibérique. Une pauvreté endémique. Une activité concentrée sur
la zone littorale. Un mélange de fascination et de haine à l’égard des Gringos
américains.
Certes, les proportions entre les composantes de la
population sont variables d’un pays à l’autre. Il est d’ailleurs
difficile de préciser ces proportions : si le Guatemala, par exemple,
distingue les Créoles, qui se veulent purs descendants des colons espagnols, et
les Ladinos métis d’Indiens et d’Espagnols, on ne compte ailleurs que des métis
largement majoritaires, souvent appelés Créoles, des Indiens et parfois des
Noirs. Si les Indiens ont presque disparu de certains pays (ils ne représentent
plus que 1,1% de la population de la Colombie), ils restent majoritaires au
Guatemala et représentent plus du quart de la population du Pérou. Quoi
qu’il en soit, les Indiens sont les plus misérables dans des pays où la
pauvreté est endémique.
Certes, le catholicisme a reculé devant le protestantisme
dans des zones où sévissaient des guérillas communistes, les Américains
considérant les prêtres catholiques (pas toujours à tort) comme acquis aux idées
révolutionnaires et favorisant de ce fait les missions protestantes.
Il n’en reste pas moins que les lignes de convergence
demeurent et que l’on peut parler d’une civilisation non pas latino-américaine
mais ibéro-américaine puisque le Brésil lusophone n’appartient pas à la
zone. Une civilisation dont les contraintes géopolitiques sont largement liées
aux espaces maritimes du Pacifique : c’est avant tout l’économie qui
opposera cette région aux pays développés.
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