
Vers un choc des civilisations dans le Pacifique ?
Que pouvons-nous conclure de tout cela ? Confrontant
la théorie de Samuel Huntington aux réalités d’une grande zone géopolitique,
nous avons distingué plusieurs civilisations se superposant plus ou moins aux définitions
de l’Américain : un complexe chinois, une civilisation malayo-musulmane,
une civilisation anglo-saxonne et une civilisation hispano-américaine, les
civilisations océaniennes étant bien incapables de s’opposer à qui que ce
soit.
La notion de choc des civilisations ayant été conçue
comme une alternative au choc des idéologies, résorbé faute de combattants
dans un des deux camps au début des années 1990, elle implique à la fois une
opposition de systèmes de valeurs inconciliables et une conception
universaliste de ces valeurs.
Des systèmes de valeurs très différents peuvent
voisiner, comme c’est le cas dans la zone Asie-Pacifique, sans que cela entraîne
de conflit. Le choc des civilisations ne peut résulter que de l’opposition de
deux impérialismes culturels ou de la résistance d’une civilisation à
l’impérialisme d’une autre. C’est la raison pour laquelle, dès que
l’on cite le titre de l’ouvrage de Huntington, on pense à un choc de
l’islam et de l’Occident.
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