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Thaïlande :

la révolte des laissés pour compte

Sur les 64,6 millions d’habitants de la Thaïlande, en majorité bouddhistes (groupe Theravada), entre 8 et 10% sont des musulmans, certains, dans le sud, d’origine malaise, d’autres d’origine thaï ou lao. Ils sont majoritaires dans trois provinces du sud et de plus en plus nombreux à Bangkok même. En principe protégés par la loi (nombre de musulmans ont occupé ou occupent encore des postes officiels), ils sont cependant marginalisés, ne pouvant élire les gouverneurs des provinces où ils sont majoritaires et se voyant imposer jusqu’à leurs chefs religieux.

De ce fait, une rébellion à caractère nationaliste s'est développée dans le sud à partir de 2004, réclamant la constitution d’un État musulman séparé dans la péninsule de Malacca. Ce mouvement est combattu avec violence par la police et l’armée au nom de la lutte contre le terrorisme. L'administration militaire, qui a renversé le gouvernement en septembre 2006, s'efforce d'apaiser la situation mais les nombreux attentats commis en 2007 marquent une escalade des rebelles musulmans. Cette rébellion est-elle liée au terrorisme international et à Al-Qaïda ? L’arrestation en Thaïlande de Riduan Isamuddin, dit Hanbali, représentant d’Al-Qaïda dans le Sud-Est asiatique, démontre s’il est nécessaire que des groupes extrémistes existent dans le pays.

Par ailleurs, on sait que la Jemaah Islamiyah utilise la Thaïlande comme refuge. Il est cependant douteux que ce mouvement ait une influence sur un conflit qui demeure, pour l’essentiel, local et vise surtout à faire fuir les bouddhistes des provinces concernées. Notons enfin que les musulmans thaïlandais reçoivent de l’Arabie saoudite, via la Malaisie, une aide sous forme notamment de bourses d’études. Les étudiants reviennent bien sûr imprégnés de wahhabisme et répandent l’idée d’un islam purifié des influences bouddhistes. Pourtant, le mouvement de protestation est bien plutôt celui de jeunes désespérés par leur statut social de second rang qu’une guerre sainte.

En tout état de cause, il importe de distinguer la révolte identitaire des Thaïlandais malais du sud et l’islamisme radical des musulmans de Bangkok, dont beaucoup sont d’ethnie thaï ou lao, même si les deux phénomènes s’alimentent mutuellement.

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