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Disparition et renaissance de la géopolitique

Que le contexte des années d’après guerre ait été défavorable à l’étude de la géopolitique, c’est peu dire. D’abord, elle souffrait de l’odeur de soufre que dégageait la géopolitique allemande. Par ailleurs, la thèse d’une opposition exclusivement idéologique des relations internationales (le « camp de la liberté ») ne pouvait s’accommoder de la géopolitique. Enfin, la nécessité d’une réintégration de l’Allemagne dans l’Europe excluait des études démontrant les intérêts opposés de ce pays et de la France. En 1950, au cours d’une réunion des historiens et géographes français et allemands, il était décidé de faire disparaître la géopolitique de l’enseignement universitaire. Dans le reste du camp occidental, le même interdit pesait sur la géopolitique.

En Russie et dans le bloc de l’Est, l’affaire était entendue : une discipline qui voyait dans le déclenchement des conflits autre chose que la lutte des classes ne pouvait qu’être mensongère.

Pourtant, très vite, des fissures dans l’homogénéité des deux camps ont montré que l’analyse uniquement idéologique ne tenait pas : à l’ouest, sortie de la France des organes intégrés de l’OTAN, Ostpolitik allemande ; à l’est, rupture soviéto-yougoslave, écrasement du soulèvement de Berlin et de la Hongrie, occupation de la Tchécoslovaquie, rupture sino-soviétique ; entre les deux, apparition du Mouvement des non alignés.

Pourtant, il a fallu attendre les années 1980 pour que Yves Lacoste ose militer pour la réhabilitation d’une géopolitique française.

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