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17/04/2012

Les parties du corps humain

La main droite, on s'en doute, est utilisée dans de nombreuses compositions. On la reconnaît fort bien dans sa forme actuelle mais son sens a changé pour devenir, par homophonie comme d'accoutumée, "encore". Un autre caractère, comportant la main droite comme clé sémantique bien sûr, l'a remplacé dans le sens de "main droite", "côté droit". On remarque que les mains de l'époque des jiaguwen n'avaient que trois doigts. Ce pictogramme entre dans la composition d'un grand nombre de caractères, notamment les idéogrammes que nous avons rassemblés sous cette clé et d'autres comme "profit".

 

La main gauche est semblable à la précédente, mais bien entendu inversée. On ne la trouve plus qu'en composition, généralement avec la main droite. Le caractère "moderne" (datant du IIIème s. de notre ère, tout de même...) s'écrit avec la main droite pour clé sémantique !

 

La main qui ramasse, qui cueille, n'a également que trois doigts. Sous sa forme actuelle , ce pictogramme désigne la griffe, la patte. Sous sa forme en composition , toujours placée en haut du caractère, il a conservé le sens de "cueillir", "ramasser", "récolter". Voir "apprendre", "cueillir"

 

La main active n'existait pas à l'époque des jiaguwen, elle est apparue plus tard, uniquement comme clé sémantique signifiant que le caractère exprime une action. On a entre temps appris à compter jusqu'à cinq doigts, semble-t-il. Dans sa forme actuelle , il est situé dans la partie gauche du caractère. Nous trouvons cette clé, par exemple, dans le caractère "appuyer".

 

Avant de quitter la main pour une autre partie du corps, évoquons cette forme qui n'existe jamais seule : la main tenant un objet. Nous avons figuré l'objet (un pinceau, par exemple...) par un trait noir. Aujourd'hui on reconnaît encore parfaitement cette forme de la main . Voir "peindre", "affaire", "se disputer".

 

Les ancêtres des Chinois ne semblaient pas avoir davantage d'orteils que de doigts. Le jiaguwen ci-contre désignait le pied mais aussi l'empreinte du pied dans le sol ou celle d'un animal. Il a évolué en dans l'écriture sur bronze puis en dans l'écriture sigillaire pour devenir dans l'écriture régulière. Dans les compositions idéographiques, il a conservé son sens de pied, patte, pas, empreinte. Isolé, son sens a changé et est devenu "s'arrêter". Il existe pourtant depuis l'époque des jiaguwen une curieuse variante qui ajoute un carré : , puis devenu , enfin qui signifie toujours "pied". Nous retrouvons la première forme dans les idéogrammes "pas", "passer à gué, "sortir", "chasser", "militaire".

 

 

Le coeur était représenté autrefois de façon quasi chirurgicale. On ne peut guère le reconnaître dans sa forme sans suivre ses divers avatars au cours des siècles : le jinwen encore plus réaliste et le xiaozhuan plus décoratif. Il désigne l'organe bien sûr, mais aussi le centre, le coeur au sens figuré, et est utilisé comme clé sémantique des idéogrammes et idéophonogrammes exprimant des sentiments. Placée en bas d'un caractère, cette clé conserve sa forme  tandis que, placé à gauche du caractère, elle se transforme en .

La représentation de l'oeil est non seulement précise mais élégante. On peut regretter la sécheresse de trait du caractère actuel dans lequel on retrouve pourtant, stylisés à l'extrême, le contour et la pupille. Ce caractère entre dans de nombreuses compositions telles que "aspect", "voir", "regarder".

Les sourcils constituent un caractère particulier, à la limite de l'idéopictogramme. En effet, l'oeil n'y figure que pour préciser que ce qui est représenté se trouve à cet emplacement du visage. Nous avons inclus ce caractère dans la liste pour pouvoir introduire plus loin un amusant idéogramme.

 

L'oreille est assez bien représentée par une stylisation du pavillon auriculaire. Ce pictogramme, devenu dans l'écriture sur bronze puis dans le style des petits sceaux, a abouti à la forme dans l'écriture régulière. Ce caractère entre également dans diverses compositions comme "choisir", "bruit".

 

 

Ces quatre formes d'un même pictogramme n'évoquent rien pour vous ? Regardez de plus près : les ailes des narines, l'arête, c'est le nez, bien sûr ! Ce caractère a sans doute d'abord désigné l'appendice nasal mais son sens a très vite dérivé vers une signification plus abstraite. Lorsque vous parlez de vous-même, vous désignez du doigt votre poitrine. Les Chinois, eux, montrent leur nez. C'est pour cela que le pictogramme signifie "soi-même".

La bouche , mot qui, comme en français, désigne également toutes sortes d'orifices, est présente dans de nombreuses compositions. Ce jiaguwen n'a guère été déformé dans les styles jinwen puis xiaozhuan. Dans l'écriture régulière, plus anguleuse, le caractère s'est transformé en un quadrilatère : . Ce pictogramme figure notamment dans la composition d'idéogrammes ("si", "pays", "bonheur", "gazouiller"...) ou comme clé sémantique de très nombreux idéophonogrammes évoquant le chant ou toute autre émission sonore d'origine humaine ou animale ("rugir" par exemple).

Ceci est un morceau de viande attaché à l'os. Quel rapport avec le corps ? Nous l'avons placé ici faute de chapitre mieux adapté mais surtout parce que, dans les caractères complexes, la clé dite "de la chair" indique que l'on parle d'une partie du corps. La forme jinwen a évolué vers le xiaozhuan qui a lui-même donné le caractère régulier mais aussi la clé sémantique ... parfaitement identique au pictogramme régulier de la lune !

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